2/ la réalité dans les championnats

A/ En Angleterre
Lors de la finale de la coupe d’Europe de Football en 2021, le sort du match se décide seulement à la fin de la séance de tirs au but. Trois joueurs de l’équipe d’Angleterre, Sancho, Rashford et Saka ratent leur tir au but sellant ainsi la défaite de l’équipe d’Angleterre à domicile, devant son public, pour sa coupe d’Europe, et en offrant la victoire à l’Italie. Malheureusement, ces trois pénaltys ratés privent ainsi l’Angleterre d’un second titre majeur, après leur victoire en coupe du monde 1966 aussi à domicile, ce qui motiva certaines personnes mal attentionnées à faire des commentaires racistes à l’encontre de ces trois joueurs, en raison de leur couleur de peau, principalement sur les réseaux sociaux. La condamnation de ces propos par le premier ministre britannique Boris Johnson, et la FA (fédération anglaise de football) qui s’est dite « consternée » et « dégoutée ». Malgré ces prises de paroles, la vie de ces personnes que l’on peut qualifier de raciste n’a en rien été changé. Aucune punition pour ces actes horribles ce qui les poussera surement à recommencer.

B/ En France
L’équipe nationale connaît elle aussi ces déferlements d’insultes et de propos racistes à chacune de ses défaites : Au sein des commissions internes officielles d’abord : en effet après l’élimination de l’équipe de France de la coupe du monde en 2010 c’est le staff lui-même par la voix de son directeur technique national qui a remis en question le nombre de « beurs et blacks » dans l’équipe pointant du doigt que ces joueurs issus d’Afrique sont souvent athlétiques mais sans « intelligence du jeu »… Comment endiguer le phénomène si même les instances s’y mettent ? Plus récemment Kilian M’Bappé, pourtant joueur de classe mondiale a été la cible de Haine de la part ses propres supporters, cette fois non pas dans le stade ou dans les commissions mais sur les réseaux sociaux avec donc une ampleur inégalée car relayée par des milliers voire millions de personnes, après l’élimination et son tir au but raté en coupe d’Europe face à la Suisse. Ce fut également le cas de Kinsley Koman par exemple après la défaite en finale de la coupe du monde face à l’Argentine. On retiendra que la réponse de la fédération Française de football condamnant les commentaires et émojis explicites (singe) s’est fait attendre, Son club allemand (le Bayern de Munich) ayant lui réagit immédiatement alors même que l’évènement ne concernait pas le club mais la sélection nationale, témoin que les clubs se sentent sans doute plus concernés que les fédérations. Des propos qui vous l’aurez compris ne portent pas sur le style de jeu mais sur le physique. Aucun des joueurs de peau blanche n’a jamais été la cible de critique portant sur le physique, mais uniquement sur son jeu et ses erreurs.

C/ en Espagne
Le racisme et les chants haineux terrassent l’ Espagne depuis de nombreuses années comme en témoigne l’histoire de stars que sont Samuel ETO’O, Diop (qui lui avait même été condamné à s’excuser pour avoir dansé devant des supporters qui l’insultaient de singe) ou encore Dani Alvès. Qui ne se rappelle pas de ce dernier ramassant une banane jetée au sol par les supporter ? Mais ces derniers mois et années l’image du racisme ou plutôt de la révolte anti racisme est représentée par Vinicius qui après avoir déclaré : « le championnat qui appartenait autrefois à Ronaldinho, Ronaldo, Christiano et Messi appartient aujourd’hui aux racistes » s’est permis d’ ajouter « ce n’est pas du football c’est la Liga » lançant ainsi les offensives contre les responsables du football espagnol qui n’ont pas montré à ce jour leur envie de faire changer les choses et dont le deux poids deux mesures a fait parler lorsqu’ils ont été jusqu’à arrêter un match de deuxième division lorsqu’un joueur ukrainien a été traité de « nazi » alors qu’il s’était officiellement présenté comme soutien d’un parti d’extrême droite (« vox ») dont la montée en puissance se confirme ces dernières années. Pourtant lorsque des cris de singes et des chants comparant Vinicius à un singe partent des tribunes lors d’un match contre l’Athletico la cours de justice ne retiendra aucune sanction contre les supporters estimant que cela survenait dans un contexte de « grande rivalité sportive » (le derby de Madrid), banalisant ainsi les faits. Ce n’est qu’à l’échelle des clubs que l’on commence à voir quelques changements comme le club de Valence qui a choisi de bannir à vie les supporters en cause dans des actes racistes ou le club de Valladolid qui a infligé une sanction plus lourde que celle de la justice à ses supporters (trois ans d’interdiction de stade contre un an promulguée par la justice). Mais si ces décisions arrivent tardivement (malgré une loi espagnole de 2007 contre les violences, le racisme, la xénophobie et l’intolérance dans le sport) elles sont surtout stimulées par les joueurs eux-mêmes qui savent user de leur notoriété et la force des réseaux sociaux d’aujourd’hui pour faire poids et on ne peut que les encourager à continuer ainsi, n’est-on jamais mieux servi que par soi-même ?

D/ en Champions League
Les matchs internationaux ne sont évidemment pas épargnés et en premier lieux les matchs de coupe d’Europe où la haine est encore un peu plus exacerbée par le contexte inter pays. Le 8 décembre 2020 on assiste enfin à un acte fort lorsque les joueurs des deux équipes (PSG et Basaksehir) décident de quitter la pelouse de la rencontre de ligue des champions. Le match avait d’ailleurs commencé par des joueurs genoux à terre dans le cadre du mouvement lancé à cette époque en réponse à la mort d’un afro américain sur bavure policière aux USA : crime ouvertement raciste.

Ainsi que ce soit à l’échelle des clubs en championnat ou en coupe continentale, en équipe nationale ou encore au sein même des instances, le racisme n’est encore pas assez puni dans le monde et dans le football en général.